Le château de ma mère 14 août
Le château de la Buzine
sera l’écrin de l’oeuvre et des trésors de Pagnol
Il devrait être ouvert au public en juin 2010
Ce château de ma mère,
(Marseille 11ème, réquisitionné pendant la 2 guerre mondiale et acheté par Pagnol en 1914 pour en faire une cité du cinéma, après 3 ans de réhabilitation)…ouvrira ses 3200m2 ; Jacqueline Boutin, (présidente de l’associations Amis de Marcel Pagnol) pense qu’ainsi le rêve de l’auteur-cinéaste serait réalisée.
Au milieu d’un parc de 6 hectares seront disponibles une bibliothèque, une vidéothèque, une cinémathèque et un auditorium de 350 places..le tout destiné à raconter et promouvoir les oeuvres culturelles provençales et faire aimer ce peuple.
Cette triple vocation : touristique-culturelle et pédagogique devrait satisfaire autant les 35000 visiteurs annuels que les maîtres amenant les classes de la région.
Avec un clin d’oeil malicieux, il tira de sa poche la clef d’argent.
« Prenez-la, madame Joseph,. Je vous la donne.
- Pour quoi faire ? demanda mon père.
- Pour gagner deux heures tous les samedis matins, et encore deux heures le lundi matin ! Prenez-là. J’en ai une autre.
Il exhiba une seconde clef.
Mais mon père secoua la tête de gauche à droite lentement, et trois fois de suite.
« Non, dit-il. Non ce n’est pas possible. »
Ma mère reposa la clef sur la table.
« Et pourquoi ? dit Bouzigue.
- Parce que je suis un fonctionnaire, moi aussi. Je vois d’ici la tête de M. l’inspecteur d’Académie si on venait lui dire que l’un de ses instituteurs, muni d’une fausse clef, se promène en fraude sur le terrain d’autrui !
- Mais elle n’est pas fausse ! C’est une clef de l’administration !
- Raison de plus ! dit mon père. Tu n’as pas le droit de t’en séparer. »
Bouzigue s’énerva.
« Mais personne ne vous dira jamais rien ! vous avez vu comment ça c’est passé ?
- Personne ne nous a rien dit parce ce que nous n’avons rencontré personne. Mais tu as dit toi-même, en traversant la Belle au bois dormant : « Ici, il n’y a aucun danger ». C’est donc qu’il y en a ailleurs !
- Mais, saint homme , s’écria Bouzigue, quand j’ai dit « danger », ça ne voulait pas dire « catastrophe » ! ça voulait dire que peut-être par un mauvais miracle, un grincheux pourrait se plaindre au Canal, mais que ça n’irait pas plus loin, parce que ma soeur est là ! N’oubliez pas ma soeur » !
J’étais tout à fait de son avis. Mais mon père dit sévèrement :
» Je ne doute pas des qualités ni des influences de ta soeur, quoique je sois navré d’apprendre qu’elle exerce un bien triste métier. Mais j’ai des principes.
- Oyayaie ! dit Bouzigue. Les principes oyayaie !
(Le château de ma mère – page 193/194)